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L’agilité, première qualité du manager dans le secteur cosmétique

  • Photo du rédacteur: Erwan Hernot
    Erwan Hernot
  • 11 nov. 2024
  • 3 min de lecture


L'agilité, clé du succès du manager en secteur cosmétique
L'agilité : une nécessité dans le secteur Cosmétique

Dans un secteur où l’on innove aussi vite qu’on respire, où les tendances changent au rythme des réseaux sociaux, l’agilité est bien plus qu’un mot-clé. C’est une attitude, une posture, une méthode de pilotage. Le manager qui excelle en cosmétique est celui qui sait faire évoluer ses repères sans renier sa boussole.


1. L’agilité face à l’incertitude créative

Créer une nouvelle gamme de soins, c’est parier sur des signaux faibles, anticiper les désirs latents, prendre le risque d’être en avance… ou en décalage. Le manager agile arbitre dans l’incertitude en transformant le flou en hypothèses concrètes à tester (ex. : « si nous visons les peaux atopiques avec une formule sans parfum, quelle réaction aurons-nous ? »). Il favorise des prototypes rapides plutôt que des plans parfaits (en ayant fait ce deuil de la perfection dans son passage à la position managériale. Il crée un cadre de sécurité psychologique, concept développé par Amy Edmondson (1) : ses collaborateurs savent qu’ils peuvent proposer une idée, poser une question ou admettre une erreur sans crainte de sanction. Ce climat favorise l’apprentissage collectif. Il valorise concrètement les initiatives : en mettant en lumière, lors des réunions, une tentative audacieuse, même si elle n’a pas abouti, en encourageant la prise de risque mesurée et en promouvant ceux qui osent.


2. L’agilité relationnelle : piloter la diversité

Une équipe cosmétique, c’est un kaléidoscope de métiers, de profils, de générations. Pour piloter cela :

  • il faut adapter sa communication à chacun,

  • savoir négocier entre logiques contradictoires. Par exemple, un formulateur veut sécuriser un ingrédient pour éviter toute allergie, pendant qu’un chef produit veut accélérer la mise sur le marché. Le manager agile trouve des compromis sans trahir les exigences de chacun,

  • construire un climat de coopération fondé sur la reconnaissance de l’interdépendance. Heidi K. Gardner (2), chercheuse à Harvard, montre que les équipes qui comprennent la complémentarité de leurs expertises produisent plus d’innovation. Le manager peut ainsi ritualiser le partage croisé entre métiers, organiser des binômes mixtes (ex. : marketing x R&D) ou valoriser les réussites collectives plutôt qu’individuelles.


3. L’agilité temporelle : gérer le tempo instable du secteur

Entre la veille concurrentielle, les ajustements réglementaires, les retards de production ou les pics de ventes, le temps est une matière vivante. Le manager agile revoit ses priorités chaque semaine si nécessaire. Il utilise des rituels courts et visuels : planning glissant partagé, brief quotidien, tableau de priorisation. Il fait s’aligner l’équipe en expliquant le pourquoi du changement de cap, en reformulant les objectifs dans un langage commun, en s’assurant que chacun comprend son rôle dans le nouveau contexte.


4. L’agilité comme culture managériale

L’agilité ne se décrète pas. Elle se cultive. Une culture d’équipe se compose de valeurs implicites, de récits fondateurs, de rituels quotidiens (3). Le manager agile contribue à cette culture en faisant vivre les valeurs de transparence, de confiance, de droit à l’erreur, en partageant les réussites comme des histoires collectives, en ritualisant les ajustements : les bilans d’étapes, les rétrospectives, les validations par petits lots. L’agilité ne se conçoit pas sans autonomie réelle, laquelle se traduit par exemple lorsqu’un collaborateur peut décider de faire évoluer une formulation après test client sans devoir tout faire valider à la hiérarchie. En fait, elle suppose un cadre clair, mais souple. Enfin l'agilité n'est rien sans la valorisation de l’adaptation plutôt que de la conformité. Ici la reconnaissance est importante : un manager qui félicite un collaborateur non pour avoir strictement appliqué le protocole, mais pour avoir su adapter une procédure afin de livrer dans les temps malgré un aléa logistique, envoie ainsi un message fort.


(1) Heidi K; Gardner, Smarter Collaboration, 2022

(2) Amy Edmondson, The Right Kind o Wrong, 2023

(3) je tire cet interprétation de la culture d'entreprise, de l'ouvrage de Pierre Morin et Eric Delavallée, paru en 2003 : Le manager à l'écoute du sociologue.


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